Brûlées
Brûlées d’Adriana Castellarnau aux Éditions de l’Ogre
Traduit de l’espagnol par Guillaume Contré
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“ Je m’assis au bord du chemin, paralysée par l’ampleur des événements. Que devrais-je faire ? Était-ce moi la coupable de toute cette folie ? Je venais de perdre mon foyer et le Gallos, et je n’avais aucune idée d’où aller. Jamais je ne m’étais sentie aussi perdue et en même temps aussi excitée. Une émotion commençait à monter dans mon estomac. Elle avait la forme d’une joie intense, débridée, irrationnelle. Cela me prit un moment, peut-être des heures, mais je décidai finalement de la direction qu’allait prendre ma vie à partir de ce moment. Je décidai que j’allais commencer par me lever, pas à cet précis, mais bientôt, à peine aurais-je repris des forces, et qu’ensuite je partirais de là, en direction du continent. Le feu avait déblayé un chemin auparavant obstrué par des pensées inutiles, et je ne me laisserais plus distraire par rien de ce qui se mettrait en travers de ma route. J’étais complètement seule, fascinée par ce monde nouveau qui s’ouvrait devant mes yeux. Les gens pouvaient bien disparaître de la face de la terre demain matin, je resterais quand même. Je survivrais comme les cafards. Dure et farouche. Le moment était venu pour moi. Maintenant j’allais régner. ”
Adriana Castellarnau nous offre une dystopie poétique en toute intimité, à travers une Chorale majoritairement féminine qui confronte le rapport des femmes entre elles face à ce monde qui s’éteint jour après jour.
Huit histoires qui pourraient s’apparenter à huit nouvelles qui se font écho l’une à l’autre, et se propagent tel ce feu qui brûle en elles, autour d’elles, un feu purificateur mais aussi destructeur qui laisse peu de place à l’espoir.
Une plume incandescente où le futur désenchanté nous consume peu à peu en parcourant le destin de ces femmes qui tentent de survivre en reine.
Une lecture troublante et bouleversante.
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