Rue Mexico

par Christelle  -  14 Mars 2023, 07:59  -  #L’Atalante, #Coup de cœur, #Littérature Allemande, #Littérature étrangère, #Polar, #Rentrée littéraire 2023, #Roman noir

Rue Mexico de Simone Buchholz aux Éditions l’Atalante 

Traduit de l’allemand par Claudine Layre 

“ Tout le monde râle à cause des brasiers et du bruit des hélicoptères qui cherchent les foyers d’incendie dès le crépuscule ; mais pourquoi s’exciter sur ces sujets ? Ils devraient plutôt s’interroger sur ce qui amène les gens à mettre le feu. La fureur, la colère, la bêtise. Or on se bouche les oreilles comme si on pouvait du même coup se boucher le cerveau. “

Depuis quelques temps, des voitures brûlent à travers le monde. Mais mises à part les dégâts matériel aucune victime n’avait été déplorée jusqu’à cette nuit à Hambourg. 

À l’intérieur de la voiture en feu, un jeune homme. 

Les pompiers parviennent à le désincarcérer mais son pronostic vital est engagé. 
 

Il s’avère que c’est l’un des fils du clan Saroukhan, de puissants trafiquants installés à Brème. 

“ Une voiture en flammes. Encore une. On m’a dit qu’il serait temps de résoudre ce problème de véhicules incendiés. 

Les bagnoles en feu ne m’intéressent pas plus que ça. Tu sais très bien pourquoi tes voitures brûlent, Hambourg. 

Sauf que cette fois, ce n’est pas seulement un véhicule qui a cramé, mais aussi un être humain. Faire brûler des gens dans des voitures, ça, ce n’est pas possible, putain. ” 

Qui a bien pu vouloir tuer Nouri ? Lui qui s’était éloigné de sa famille et travaillait dans une entreprise d’assurance où il gagnait très bien sa vie.

Chastity Riley, la procureure et son collègue Ivo Stepanovic se retrouvent , l’équipe se reforme et tous ensemble ils mènent l’enquête. 

“ Calabretta, Stanislawski, Schulle et Brückner sont arrivés. C’est vraiment chouette de les retrouver, ces quatre-là. Ils constituent une sorte de security spirituelle. Une copie de sauvegarde du passé. Nous sommes comme une vitre que la vie aurait brisée en sautant à travers à plusieurs reprises ; nous avons voltigé en l’air comme l’éclat de verre qui savent où est leur place et qui se recollent à chaque fois. Pour former une nouvelle vitre, plus aussi lisse ni aussi propre par endroits, mais toujours à peu près transparente. ” 

Les voitures continuent de brûler, la violence se répand aux quatre coins de la planète, les flammes éclairent toute la noirceur du monde et révèle tous les différents visages de la criminalité qui se répand comme une traînée de poudre,et toujours pour les nerfs de la guerre : le pouvoir et l’argent. 

 

“ Au cœur de cette obscurité métallique, tels des monstres, surgissaient les bastons. Les monstres cassaient tout, les voitures, les fenêtres, les gens, à un rythme si infernal que rien ni personne ne pouvait être protégé. La cause exacte de ces bagarres était sans importance ou presque ; l’important, c’étaient les embrouilles elles-mêmes : c’est à cause d’elles que ça explosait, que ça pétait dans tous les sens. Puis les cartes étaient rabattus et le calme revenait – le but de ces clashs restaient immuable : constater qui était le plus fort et qui était le plus faible. ”

Je découvre l’écriture puissante et incroyable de Simone Bucchholz et il n’aura fallu que quelques lignes pour que je sois sous le charme et ce n’était que le début des réjouissances. 

Pourtant ceux qui me connaissent,  savent que j’affectionne tout particulièrement la littérature américaine, surtout pour les romans noirs mais là, il faut le reconnaître elle se défend vraiment bien l’écrivaine allemande, ça confirme qu’il faut parfois sortir de ses zones de confort et faire confiance à l’attachée de presse qui a mis ce livre entre mes mains. N’est-ce pas Olivia ? 

Dans Rue Mexico, l’histoire se situe à Hambourg et pourtant au départ je me suis cru à Marseille comme quoi, y’a pas que là-bas que ça crame des Bagnoles, remarque dans mon coin aussi ça crame sec… 

Juste pour te dire que Hambourg fait partie du décor, et devient quasiment un personnage à part entière qui s’ajoute à l’équipe d’enquêteurs et aux malfrats du coins. Tu découvriras que la violence n’est pas que dans la rue mais également au cœur des familles étrangères avec leurs traditions de merde en ce qui concerne les femmes et que s’affranchir de sa famille n’est pas sans conséquences qu’ils soient question d’amour ou juste un besoin de liberté.

Rue Mexico, c’est bien plus qu’un polar, c’est une expérience littéraire, un menu haut de gamme dans la littérature. 

Que ce soit le lieu, les personnages, l’histoire, l’intrigue, tout est porté par une plume et un style extraordinaire. Ça te bouscule, ça t’émotionne, c’est brutal et brillant, drôle et poétique, ça claque, ça surprend, c’est ébouriffant, complètement époustouflant. 

Tu sais ce qu’il te reste à faire… 

“ Le matin suivant. 

C’est étonnant qu’il existe. Qu’il réapparaisse sans arrêt, qu’il redémarre tous les jours, puis ça se termine plus ou moins n’importe comment, puis ça recommence. Je me demande parfois qui a commandé tout ça et qui règle la note. 
 

Simone Buchholz

Moi, faut que j’appelle mon libraire, il me faut les deux précédents pour retrouver ce talent, obligé…

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