Hollywood les années rouges

Hollywood les années rouges de Nikos Maurice aux Éditions du Canoë 

Qui de mieux qu’un scénariste, comédien et romancier tout ça à la fois, pour nous offrir une toile littéraire cinq étoiles, ne serait-ce pas Nikos Maurice qui à travers son deuxième roman nous entraîne avec beaucoup de talent au cœur de l’Amérique des années 50 en pleine chasse aux sorcières, où le maccarthysme battait également son plein, mettant à mal le milieu du cinéma. 

De New-York à Hollywood, on y croisera les têtes d’affiche de l’époque, autant vous dire du très beau monde dans cet univers impitoyable de la pellicule, cette grande famille du cinéma réunissant scénariste, producteurs, comédiens pour le meilleur et parfois pour le pire quand être communiste s’avère dangereux pour qui sera découvert voir d’énoncé au FBI. 

“ J’hésitai à lui dire qu’un inconnu suivait Sam en voiture depuis des semaines, espionnait sa maison la nuit et avait même glissé une lettre anonyme dans sa boîte. J’hésitai aussi à lui demander si mon frère avait des ennemis. Quelque chose me retenait. Un sentiment indéfini que je mis sur le compte de son amertume et de son ironie.Lester n’était pas l’ami à qui on se confie. Il était l’ami avec qui on dit du mal des autres. ” 

Nikos Maurice nous offre un spectacle à la hauteur de sa réputation, les comédiens de son œuvre ayant été minutieusement choisi, hauts en couleur pour nous offrir des scènes mythiques, flamboyantes et des dialogues on ne peut plus stylés, tout en finesse où les jeux de mots ont ravi la lectrice cinéphile que je suis, donnant même au scène d’amour une subtilité particulière, faisant venir le sourire aux lèvres. (Voir p 156 et p157 du livre, ça vaut le coup d’œil) 
 

C’est par l’intermédiaire de Harvey Zrodwayne, un jeune dramaturge et scénariste mais aussi communiste que nous découvrons cette histoire, qu’il partage avec nous, nous invitant dans les coulisses de sa vie et de celle de son frère scénariste à succès également. 
 

“ – Ce que me reprochaient souvent les studios ! « Il y’a un problème de ton», « on ne sait pas si c’est un drame ou une comédie », « c’est trop subtil pour un film d’horreur » … Combien de fois j’ai entendu ces remarques ! Peut-être que mes anciens films avaient plus de charme, mais ils avaient moins de succès. Tandis que presque tous les films sur lesquels j’ai travaillé depuis deux ans ont fait un carton en salles et reçu des bonnes critiques. C’est drôle, pour rester affranchi des studios, je suis devenu esclave public. ” 

Autant vous prévenir, à l’heure des Oscars et des tapis rouges, ce spectacle littéraire est on ne peut réjouissant et passionnant, en plus de nous instruire il nous offre une véritable intrigue avec une dose de romanesque magnifiquement écrit. 
Plus qu’à rêver qu’il passe de l’encre à la bobine, à Hollywood tout est possible, en tout cas j’adorerais, qu’on se le dise là-haut dans les étoiles. 
 

Nikos Maurice