Les vagabonds de la faim

par Christelle  -  12 Mars 2022, 22:42  -  #Autobiographie, #Christian Bourgois, #Rentrée littéraire 2022, #littérature américaine

Récit autobiographique

Récit autobiographique

Les vagabonds de la faim de Tom Kromer aux Éditions Christian Bourgois

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Raoul de Roussy de Sales

Introduction de Philippe Garnier 

La Grande Dépress des années 30 aux États-Unis donna vie malgré tout à de nouveaux écrivains, nous permettant de découvrir de manière authentique cette terrible période. 

“ Chez moi il n’y avait pas de travail ; il n’y avait même plus de chez moi. […] Je suis reparti vers l’ouest ; c’est à peu près à ce moment-là que les gens ont commencé à rigoler dès qu’on leur demandait du travail, si bien qu’on en demandait même plus. ” 

Tom Kromer était loin d’imaginer que tous ces fragments d’écriture sur du papier à rouler Bull Durham ou dans les marges des prospectus prendraient vie dans un livre un jour, même si au fond de lui-même, il l’espérait. 

“ Je n’avait pas en tête de faire publier Waiting for Nothing, d’abord je n’aurais pas su comment m’y prendre, alors je l’ai écrit comme je le sentais, en utilisant la langue que parlent les Stiffs, les vagabonds, même si des fois ce n’est pas le plus beau qui soit. ”

Quisoit sur la route, en prison, dans une mission, à l’hôtel ou à bord d’un train, il écrit. 
 

“ Ça va mal. Ça va mal. Il faut que je me trouve quelque chose à bouffer. Je crève de faim. ” 

Il écrit, le ventre trop souvent vide, mais il a beau crever de faim, il lui est difficile de s’improviser gangster, de braquer une banque, ou de devenir l’amant d’une tapette friquée pour le gîte et le couvert, même si la faim justifie les moyens. Alors il fait la manche, même habitée par la honte, pour manger et se loger parfois, les bons jours.

À travers ce récit désespéré, Tom complètement à la dérive, nous raconte sans fioritures sa vie de vagabond pendant la Grande Dépression. 
 

Un récit autobiographique qui nous entraîne sans concession avec un réalisme cruel auprès de ces vagabonds de la faim au cœur de la misère dans l’Amérique de l’époque. 

Publié en 1935 aux États-Unis et en 1936 chez Calmann-Lévy pour la version française, les éditions Christian Bourgois ont eu la bonne idée de le rééditer, on ne peut que les remercier de cette bonne initiative. 

À lire absolument, surtout si comme moi vous êtes accro à tous ces écrivains américains qui nous plonge dans l’Amérique avec authenticité. 

Pour info : 

Tom Kromer (1906-1969), écrivain américain, est né à Huntington dans le pays minier de la Virginie occidentale. Son père meurt d’un cancer et sa mère doit élever seule ses cinq enfants. Tom Kromer finance lui-même son éducation en travaillant dans une fabrique de verre ou comme correcteur dans divers journaux. Il enseigne deux ans dans des bourgades de montagnes perdues, puis la Dépression met fin à ses espérances. S’ensuit une vie d’errance dont il fait le récit dans son seul roman, Les Vagabonds de la faim, une description de sa vie de vagabond durant la crise des années 1930. La parution du livre ne change guère sa vie, il continue d’écrire des critiques et des nouvelles tout en travaillant dans une librairie. Frappé de tuberculose, il cesse d’écrire en 1937, laissant inachevés son deuxième roman et son autobiographie. Il retourne vivre en Virginie où il meurt en 1969.

 

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