Nous voulons tous être sauvés

par Christelle  -  18 Avril 2022, 20:03  -  #Littérature italienne, #Le Globe, #Rentrée littéraire 2022, #Récit

Témoignage

Témoignage

Nous voulons tous être sauvés de Daniele Mencarelli aux Éditions Globe

“ J’ai peur, je voudrais ma famille, ma maison, ma chambre. Je sais pourquoi je suis ici, je sais ce qui s’est produit. La honte, le sentiment de culpabilité, le souvenir de la soirée d’hier me bouleversent, ne demandant qu’à se changer en pleurs. Mais j’en suis incapable. 

Je m’endors ainsi, en désirant des larmes qui ne viennent pas. ” 

Une fois de trop, Daniele a piqué une crise, saccageant tout dans l’appartement de ses parents. Est-ce qu’il a trop snifé de coke, ou est-ce l perte de son taf, qui l’amènent une fois de plus au bord de l’abîme. 

Quoi qu’il en soit, le voilà enfermé sous le régime de l’hospitalisation sans consentement pour une semaine. 

“ De temps à autres, s’élevant d’autres chambres, d’autres mondes : des cris, des plaintes à égratigner le roc. ” 

Durant sept jours il va côtoyer la douleur, celles des autres en plus de la sienne. 

En compagnie de six compagnons d’infortune, découvrant la folie de chacun, il va tenter de comprendre la sienne, de l’apprivoiser, de l’éloigner si cela est encore possible. 

 

“ Depuis le jour de ma naissance, je ne fais que semer le désordre : des excès en pagaille, des impulsions que j’ai suivies sans réfléchir, dans le bonheur comme dans le malheur. C’est la seule façon de vivre que je connaisse, je n’arrive pas à échapper à cette férocité : s’il y a un sommet, il faut que je l’atteigne ; s’il y a un abîme, il faut que je le touche. ” 

Une semaine pour tout changer, une semaine pour ne plus se sentir acculer par la tristesse du monde. Une semaine pour trouver un sens à sa vie. 

“ Donnez-moi toute la chimie du monde, mais fermez-moi les yeux, le cœur, car j’en ai assez de souffrir à cause de se que je vois, de ce que je ressens. ” 

Daniele Mencarelli partage à travers ce témoignage sa propre expérience dans un hôpital psychiatrique et nous livre un récit très touchant et très réaliste du quotidien de ces patients mais également des médecins, des psychiatres, des veilleurs de nuit. 

Un récit très représentatif qui interroge sur les véritables bienfaits d’un si court séjour pour un si grand mal-être. Pas assez d’écoute, trop de médicaments, et toujours des protocoles qui semblent dépassés. 

Heureusement, Daniele Mencarelli a l’âme d’un poète, de quoi l’apaiser et apporter un peu de douceur dans sa vie chaotique. 

“ Un homme qui contemple les limites de son existence n’est pas malade, il est simplement vivant. ” 

C’est édité chez Globe, une ambiance Vol au-dessus d’un nid de coucou, vous seriez fou de passer à côté. 

Pour info : 

Né en 1974, Daniele Mencarelli vit non loin de Rome, à Ariccia. Il a publié plusieurs recueils de poèmes depuis 2001, collabore à divers quotidiens et revues, et travaille aussi pour la RAI. 

En 2018, son premier roman, La casa degli sguardi, a été couronné par le prix Volponi, le prix Severino Cesari et le prix John Fante du premier roman. 

En 2020, il publie Nous voulons tous être sauvés, finaliste du prix Strega et lauréat du prix Strega Giovani la même année. 

En octobre 2021, il achève cette première trilogie avec Sempre tornare.

 

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