Mr Wilder et moi

par Christelle  -  9 Novembre 2022, 15:47  -  #Folio, #Roman, #Rentrée littéraire 2021, #Rentrée littéraire 2022, #littérature anglaise

Mr Wilder et moi de Jonathan Coe aux Éditions Folio

Traduit de l’anglais par Marguerite Capelle

« Qu’est-ce que je vais devenir, Geoff ? ai-je demandé en lui agrippant les mains. J’ai deux talents. Deux choses qui me donnent une raison de continuer à vivre. Je suis une bonne compositrice, et je suis une bonne mère. Écrire de la musique, élever des enfants. C’est ce que je sais faire. Et maintenant voilà qu’en gros, on me dit qu’on n’a plus besoin de ces deux compétences. Sur les deux fronts, je suis finie. Kaput. Et je n’ai que cinquante-sept ans ! Cinquante-sept ans, c’est tout. »

Ce matin la vie de Calista, la cinquantaine, mariée, deux enfants prends une tournure qui ne lui plaît guère. Ses filles s’apprêtent à quitter le cocon familial, et sa carrière de compositrice semble s’éteindre tout doucement. La nostalgie l’envahît et les souvenirs du passé surgissent, lui rappelant son plus bel été des années 70 où par un heureux hasard elle s’était retrouvée embauchée comme assistante sur le tournage du dernier film de Billy Wilder. 

Alors que Billy est sur le point de boucler sa carrière, la sienne est sur le point de commencer. 

[…] Billy. Je crois sincèrement que la seule chose qui comptait vraiment à ses yeux, c’était de faire des films. Tout le reste – les conditions de leur réalisation, le confort (ou le manque de confort) du cadre, les petites impolitesses des chauffeurs, des serveurs ou des grooms – n’avait absolument aucune prise sur lui. Il était au dessus de tout ça et conservait sa bonne humeur face à toutes les petites épreuves de la vie. […] Cela ne signifie pas qu’il n’était pas capable de se montrer grossier ou agressif quand l’envie lui en prenait. 
 

Billy Wilder

À travers les souvenirs de Calista, Jonathan Coe nous plonge dans les coulisses du cinéma, notamment la carrière du grand Billy Wilder, nous montrant l’envers du décor, celui que l’on ne voit pas, lorsque bien installé dans notre fauteuil au cinéma, on découvre le film.

Le lecteur devient spectateur avant l’heure, assiste au tournage, découvre les caprices des stars et les aléas du quotidien des réalisateurs et des scénaristes à travers de nombreuses anecdotes. 

À sa manière, Jonathan Coe rend un bel hommage à un réalisateur qu’il vénère, une brillante idée pour mettre en valeur le septième art, pour que les étoiles ne meurt jamais. 

Un bon moment de lecture pour la cinéphile que je suis où l’humour anglais eta au rendez-vous, mais loin du plaisir que j’avais éprouvé avec son roman : La pluie, avant qu’elle tombe paru en 2009. 

À vous de voir…

Jonathan Coe

 

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