Le vent léger
Le vent léger de Jean-Francois Beauchemin aux Éditions Québec Amérique
“ Une fois, Elliot a prononcé ces paroles sages : « Je vote pour que nous commencions dès aujourd’hui à développer je ne sais comment notre courage, car je sens que nous en aurons besoin. » Et avant que, dans un léger bruit de poulie, la lune ne monte au ciel, la motion était adoptée. ”
Du courage, il va en falloir à cette famille réunissant six enfants et leurs parents, le jour où ils vont apprendre la maladie dont souffre la mère, beaucoup de courage pour ce jour et les suivants sachant que la fin d’une vie se profile au bout du chemin.
“ Je ne dis pas qu’il n’avait jamais été malheureux. Seulement, le chagrin, la souffrance, le déplaisir et l’ennui lui avaient appris la patience, l’art de l’attente, et une forme de courage sensible qui l’avaient petit à petit conduit à la joie, à l’ardeur, à la vivacité et à cet esprit de fête qui le caractérisait tant. Nous nous inspirions de son exemple, et tentions de nous rapprocher chaque jour de cette vie , en somme sage, dont nous sentions en nous la palpation. Mais nous étions trop jeune : nous n’appliquions ses directives qu’une fois sur mille. ”
Jusqu’à maintenant, ils profitaient de l’instant présent paisiblement, et même s’il faut pourtant continuer à vivre, la douleur côtoient les précieux moments de bonheur, avec en écho diverses évènements de l’actualité du Québec et du monde comme pour leur rappeler qu’ici et là, la vie continue avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines comme pour tout à chacun.
“ C’est ce que je voudrais vous faire comprendre les enfants : même lorsqu’on la croit terminée, la vie continue toujours. Il y a toujours quelque chose. ”
Jean-François Beauchemin nous entraîne à travers des fragments de vie au cœur de cette famille, donnant la voix aux enfants, au père et la mère, partageant avec nous leurs souvenirs.
Tel un long chemin de vie parsemé d’embûches, agrémenté de petits et grands bonheurs, les plaisirs simples d’une famille qui s’apprête jour après jour à accepter l’inévitable douleur à venir.
Un récit touchant porté par une plume sensible, poétique pour une aventure humaine qui risque d’en bouleverser plus d’un, moi la première, pour avoir dû dire adieu à mon père beaucoup trop tôt.
Jean François Beauchemin, un auteur qui réussit même dans la douleur à insuffler des moments de douceur pour apaiser les cœurs meurtris.
À retrouver ma chronique : Le roitelet ➡️➡️ ici